Je marchais depuis longtemps. Le bord de la mer d’un côté et des terrains de campagne de l’autre. Je me suis arrêté pour m’assoir sur un mur en pierre et regarder.
À ma droite, j’ai vu une vache qui se reposait. De loin, j’ai pris une photo. Pas très bonne. Trop loin. Ensuite, j’ai aperçu un homme avec sa machette qui coupait des branches. Il y avait une clôture. Je me suis dit que l’homme en train de travailler ferait une belle photo, mais j’hésitais à lui demander. Il me semblait trop sérieux.
Tout à coup, il est venu vers moi. Je m’attendais à une interdiction de prendre des photos. Mais non. – Tu veux rentrer photographier les vaches ?
– Oui !
Ma réponse a été immédiate.
Nous sommes rentrés. Il m’a indiqué la distance pour m’approcher aux animaux. Nous avons parlé un peu. Il m’a invité chez lui pour voir d’autres animaux. Encore une fois, j’ai accepté, enthousiaste.
Il y avait des poules, des cochons petits et grands. Les chèvres étaient sorties se promener et elles arriveraient plus tard. J’ai vu la photo de son fils de deux ans.
Nous sommes sortis et il m’a montré les plantations, un petit sentier qui permettait de voir une tour de pétrole et des restes d’un ancien Fortin. Il me racontait l’histoire, des informations, il m’a offert deux monnaies des pésos cubains. Quand il m’a montré le billet de 20 pésos, je lui ai dit : oh ! c’est Camilo avec son beau sourire! Il me l’a donné! Même si je voulais refuser.
Après une heure, il devait retourner à son travail.
– Est-ce que je pourrais t’offrir quelque chose en retour ? Ça a été très gentil…
– Non. Je veux pas t’offenser. Mais non. Je veux rien. Je le fais pour amitié et pour moi c’est le plus important de pouvoir montrer ce que j’ai à une nouvelle amie.
Dans ce moment, je l’ai vu grand et beau.
Moi, la maladroite, j’ai eu honte d’avoir posé cette question. J’ai eu honte de ne pas avoir écouté mon intuition.
– Non, je suis pas offensée… je te remercie beaucoup
– Tu veux prendre une photo de la maison ?
– Avec toi ?
– Si tu veux
Touchée, j’ai remercié une dernière fois et je suis partie.
Et la maladroite que je suis. Elle a oublié de prendre ses coordonnées pour envoyer l’une des photos.
Mais la leçon, je l’ai appris.
Au moins, je le crois.
Une histoire toute simple, comme on les aime…