L’autre fin de semaine, il faisait tellement beau. Le soleil et la température si attendus. Le bonheur !
Évidemment on a voulu aller dehors et on a choisi un nouveau parc un peu éloigné parce qu’on avait une gentille offre pour nous conduire.
Dans l’autoroute mon sourire s’est vite effacé. J’avais envie de rentrer chez moi et rester dans la calme. Je me sentais triste de ne pas en profiter de la journée: à quoi ça sert donc la belle journée si je me sens mieux à la maison?
Toute se passait dans mes pensées. J’ai l’habitude de ne rien dire ni me plaindre pour ne pas casser l’ambiance.
« – ça va ? raconte moi quelque chose…
– il y a trop du bruit, j’entends pas bien… »
Le bruit des voitures, le vent, la musique, tout l’ensemble m’est vraiment dérangeant et je dois le gérer. Des fois l’air climatisé de la voiture s’ajoute. Cela n’est pas seulement dérangeant, je commence à avoir mal à la tête. Le fait de suivre une conversation doublerait l’effort: comprendre ce que l’autre personne dit plus essayer de faire a bonne interprétation selon le contexte et la voix et penser vite à une bonne réponse, sourire, émettre une voix agréable… c’est trop, je préfère rester en silence en me disant que ça va pas durer toute a vie.
Il y a des situations oú je deviens « aveugle du cerveau ». Parmi elles, certaines bruits. Il y en a qui juste dérangent, des autres qui font mal et des autres très pénibles.
Sur la liste, dans la station du métro quand le train arrive. Le son des freins équivaut à une caresse sur mon cerveau avec un papier de verre. Le bon côté c’est que ça dure quelques secondes oú selon la sensibilité du jours, je respire pas, je ferme les yeux ou je couvre mes oreilles.
Si je vais à une fête oú tout le monde parle en même temps je dois faire beaucoup d’effort pour comprendre, pour participer et pour dissimuler. Des fois, ça devient trop fort et j’essaye de trouver un endroit calme dans la même place. Si c’est possible je pars. Cela n’a rien à voir avec la sympathie ou gentillesse des personnes. Le bruit des personnes qui parlent en même temps avec des tons et modulations différentes m’embrouille. Des gens qui me connaissent l’ont remarqué souvent comme un comportement bizarre et dans les pires de cas comme un signe de mépris. Malheureusement. Les malentendus existent.
De retour chez moi, dans la quiétude, selon le dégrée de bruit supporté, il va encore frapper dans ma tête quelque temps.
Pourtant j’aime la compagnie des gens dans un contexte ordonné oú chacun parle à son tour. Dans une classe, dans un café, dans une maison, n’importe oú… c’est plutôt le désordre ma torture.
Mon hypersensibilité varie par époques en intensité. En général elle varie d’une personne à autre. Mon fils par exemple n’est pas sensible aux mêmes bruits que moi. En grandissant il a perdu une partie de sa sensibilité auditive. Je veux pas convaincre personne de suivre un régime mais j’ai tendance à croire que la diète sans gluten et sans caséine nous a aidé.
Des trucs pour nous ?
pas vraiment… à part de se couvrir les oreilles ou s’éloigner. Pour mon fils, un massage de pression dans les bras l’aide à retrouver la calme.
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Merci encore pour faciliter la compréhension de votre réalité.
Je me demandais si des pauses régulières durant la journée coupés de tous stimuli vous aident réellement à « supporter » les moments où il y a plus de bruits? C’est souvent ce que les ergothérapeutes recommandent pour gérer les hypersensibilités sensorielles et le niveau d’éveil optimal, mais je questionne si c’est efficace? Aussi est-ce juste quand nous pensons qu’une personne Asperger arrive à « se contenir » et à gérer toutes les informations sensorielles en classe (par exemple) afin de se conformer et qu’une fois à la maison, cette personne relâche tout ce qui a été emmagasiné? Est-ce que vous ressentez un réel sentiment de fatigue suite à une situation forte en stimuli ou si vous qualifieriez le sentiment différemment? Merci de prendre le temps de répondre, vos réponses sont réellement appréciées et pertinentes!
Oui, bien sur.
Pour suivre avec l’histoire du parc. En arrivant, la promenade dans, la prise photos, le peu des gens m’ont aidé pour récupérer la calme.
Normalement je travaille à la maison, c’est un endroit tranquille ça me permet d’être bien dans la journée et créer.
Je dirais que c’est un sentiment de fatigue, des fois d’épuisement, des fois d’étourdissement tout dépend du dégrée de stimulation. Des fois ça passe vite, des fois les sons frappent ma tête tout le reste de la journée.
merci aussi de me poser des questions, ça me permet de mieux expliquer 🙂