Je ne peux pas rester en silence après avoir regardé la vidéo où nous pouvons voir la police trainer par la force un enfant autiste de 12 ans. Hier soir, je me suis endormi les yeux mouillés.
La maltraitance contre un autiste, je le ressens comme si c’était contre moi. L’injustice vers les humains et les êtres vivants me touche, encore plus s’il s’agit d’une personne autiste et encore plus s’il s’agit d’un enfant autiste.
Ce n’est pas seulement de la tristesse, de la compassion ou de la frustration que je ressens. J’ai aussi peur. J’ai peur comme mère. Parce que cette situation pourrait arriver à n’importe lequel de nos enfants si on le pousse assez vers un état de crise où on le laisse aller dans ses émotions sans l’aider.
Oui, on pourrait le pousser. Sans savoir. Même l’enfant, le plus calme, pourrait réagir pareil s’il se sent agressé, menacé et qu’il veut se défendre.
En 2013, j’avais écrit le billet «Ne blessez pas nos enfants» pour faire un appel au respect du fonctionnement de nos enfants. Un événement peut laisser des traces pendant longtemps. Mon fils a vécu des situations qui l’ont marqué, il a fait des cauchemars pendant plus d’un an et il a développé des peurs. Je sais que ça peut être difficile de détecter la source qui agresse, mais ce qu’on peut faire, au moins, c’est d’écouter les manifestations de souffrance. Les gens pourraient avoir tendance à croire que l’enfant fait un caprice (le maudit mot-mythe) et ils ne vont pas prendre au sérieux ce que l’enfant essaye de communiquer.
Pour revenir à l’histoire d’hier, j’ai remarqué que plusieurs vont voir seulement l’acte de la police qui va dire surement qu’ils suivent un protocole. Pourtant il faut aussi penser au point du départ: comment l’enfant est-il devenu hors de lui?
Est-ce que c’était une consigne contradictoire? Une voix autoritaire? Sévère? Des approches qu’il trouvait injustes? Une punition? Un changement dans sa routine qu’il n’avait pas compris? Un changement dans l’ambiance? Trop de bruit? Trop de pollution visuelle? On l’a touché quand il était hypersensible? Il ne trouvait pas la façon d’expliquer ce qui se passait dans son esprit? On lui a proposé un coin douceur pour se calmer? On l’a rassuré? on lui a dit qu’il est en sécurité? On lui a parlé calmement? la mère aurait pu aider?
Le personnel qui entoure nos enfants est bien formé pour intervenir dans chaque cas unique en tenant compte des caractéristiques individuelles plutôt que suivre rigidement ce que le manuel indique? Il y a des intervenants merveilleux et des gens qui font leur travail de façon impeccable, mais tous?
La police est prête à intervenir pour aider un enfant en crise?
Que pouvons nous faire?
Tellement de questions.
Une personne autiste pourrait croire qu’elle risque de se faire tuer si la voix est forte ou autoritaire, par exemple. Vraiment. Elle pourrait donc essayer de se sauver. Si on l’empêche, elle pourrait pousser pour se défendre. Si on l’empêche, elle pourrait essayer d’autres façons. En se sentant en danger, elle va réagir. Peut-être le danger n’est pas réel, mais c’est sa perception à respecter. Dans ce cas, il faut le rassurer. Ne jamais le punir. Ne jamais ignorer la souffrance non plus.
Une agression peut avoir plusieurs formes.
Je ne connais pas les détails d’hier. Je parle en faveur du respect de tous. C’est nécessaire. Il faut que ce type d’histoires ne se répète jamais.
Même pas un enfant de plus. Non.
BrAvo!!!!