Art / Autisme / Neurodiversité · mars 18, 2017

Neurodiversité, d’humain à humain

@Lucila Guerrero

D’humain à humain
Avec des mots simples, nous pouvons dire que la neurodiversité est la diversité de cerveaux, d’esprits et de fonctionnements dans l’espèce humaine. Elle est une forme naturelle de diversité.

Le concept vient d’une réalité: chaque être humain est unique. Il n’existe pas un type de cerveau-esprit parfait à être comparé aux autres. Une forme intérieure, comme je l’appelle.

À partir de ce concept, le modèle de la neurodiversité évolue depuis la fin des années 90. Beaucoup en opposition à une pensée de normalité comme idéal humain à atteindre. Puisque le mot est né dans la communauté pour la défense des droits des autistes, le mouvement pour la neurodiversité prenait la parole principalement pour les autistes dans ses débuts. Avec le temps, les idées s’enrichissent grâce aux apports d’autres groupes militants et peu à peu s’y ajoutent des nouvelles propositions et actions.

Le mouvement cherche, entre autres, à construire une société inclusive qui reconnait et valorise le potentiel de chaque personne pour favoriser son développement d’une façon proche à sa façon naturelle d’être.

Tout est beau ?

Attendons. Pas si vite.

Des mythes ont été construits à cause d’une mauvaise interprétation. Ils ont des fois déformé le concept de telle façon qu’on pourrait entendre des affirmations qui s’éloignent beaucoup de la définition.

Certaines personnes qui entendent ces mythes se déclarent «contre» le mouvement de la neurodiversité. Alors qu’elles s’opposent en réalité aux mythes. Vous me suivez ?

Des exemples:

. «La neurodiversité est l’autisme, le TDAH et tous les cerveaux sains»

Faux. La neurodiversité ne regroupe pas des diagnostics. La neurodiversité regroupe toute l’humanité. Toute.

. «Tu défends la neurodiversité parce que tu es moins neurodiverse, tu es fonctionnelle»

Erreur. L’humanité est neurodiverse. Nous sommes uniques. Le mot neurodivers ne s’applique pas à un individu. Surtout pas pour se comparer les uns et les autres. Il n’existe pas un dégrée de neurodiversité. Ce type d’affirmation est un erreur de compréhension.

. «Arrête avec la neurodiversité, tu ne te rends pas compte que de cette façon on finira pour perdre des services?»

Faux. Parler de neurodiversité ne s’oppose pas avec le fait de chercher ou d’accepter des services. Le mouvement de la neurodiversité se prononce pour des services adaptés à chaque personne plutôt que l’application d’une approche à un groupe humain comme s’il était homogène. On propose de favoriser des interventions qui ne visent pas la normalité mais plutôt le bien être.

. «La neurodiversité croit que tout est beau et rose pourtant il y a des gens qui souffrent d’une maladie/trouble mental»

Faux. Le modèle de la neurodiversité ne prétend pas nier que la souffrance existe. Une personne peut avoir de la souffrance temporale ou permanente, dans des différentes intensités et qui peuvent signifier un handicap. Défendre la neurodiversité c’est défendre aussi le droit de cette personne à être écoutée, respectée et aidée. Et de recevoir des adaptations, interventions ou traitements pour soulager sa souffrance s’il est nécessaire et surtout si elle le demande.

. «Alors, je vais aller chez toi et faire ma crise, crier, frapper et tout. Tu vas m’excuser parce que c’est ma façon d’être?»

Faux. La neurodiversité n’est pas contre le respect de nos droits. Si je sens que tu m’agresses, je l’ai droit à agir en conséquence : te parler, te dire de sortir, arrêter l’amitié ou même appeler la police selon le cas.

. «Une personne déclarée avec une « déficience » intellectuelle ou un « trouble » en santé mentale ne fait pas partie de la neurodiversité»

Faux. Telle personne appartient à la neurodiversité. Simplement parce qu’elle est un être humain. La neurodiversité ne catégorise pas en fonction de diagnostics.

 

Rappel:

À la recherche d’information sur les mythes et parce que je dois préparer ma conférence du 30 avril au premier Salon de la neurodiversité à Montréal, j’ai proposé un jeux sur ma page Facebook : écrire cinq mots en lien avec la neurodiversité. Dans les réponses j’ai eu une collection de beaux mots que j’ai voulu garder dans un arbre. C’est l’histoire de l’image qui accompagne mon texte. Avec ma gratitude.

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